Quelle est l’influence de la sexualité ou de l’identité de genre d’une personne sur son travail? Avez-vous déjà entendu parler de la « purge des personnes gaies »?
L’armée canadienne, qui a été créée après la Confédération, a longtemps été synonyme de masculinité. Les Forces armées canadiennes ont pris part à plusieurs guerres, comme la guerre d’Afrique du Sud, la Première Guerre mondiale, la Seconde Guerre mondiale, la guerre froide, la guerre de Corée, la première guerre du Golfe, mais ont également joué le rôle de gardiennes de la paix au Rwanda et dans la guerre en Afghanistan. Historiquement, l’hétérosexualité était la norme dans les Forces armées canadiennes, et les personnes LGBGQ+ étaient perçues comme une menace. Les personnes LGBTQ+ font partie de l’armée depuis le tout début.
En raison de l’hétéronormativité de la culture de l’armée canadienne, de nombreux Canadiens LGBTQ+ ont été expulsés des Forces armées au cours du 20e siècle. Les membres de la communauté LGBTQ+, une fois découverts, faisaient l’objet d’enquêtes, de sanctions et parfois de renvoi des Forces armées canadiennes, de la GRC et de la fonction publique par des agences fédérales, et ce en vertu de politiques adoptées dans les années 1950 dont l’application s’est poursuivie jusqu’au début des années 1990. On jugeait alors ces personnes inaptes en raison de leur sexualité ou de leur identité de genre. Parmi ceux qui conservaient leur emploi, beaucoup étaient rétrogradés, n’étaient pas promus ou perdaient leur habilitation de sécurité.
Cette période de l’histoire pendant laquelle des personnes queer, trans et non binaires des Forces armées ont été expulsées ou condamnées à des amendes en raison de leur sexualité ou de leur genre porte le nom de « Purge gaie ». Cette campagne de purge était motivée par l’idée selon laquelle la « faiblesse de caractère » qu’on attribuait alors aux employés LGBTQ+ les rendait vulnérables au chantage, pendant le climat tendu de la guerre froide.
En 2017, le premier ministre, Justin Trudeau, a prononcé un discours à la Chambre des communes, à Ottawa, pour s’excuser auprès des victimes de la purge gaie. Le gouvernement canadien a alors promis de verser jusqu’à 110 millions de dollars pour indemniser les victimes de la discrimination perpétrée pendant des décennies par le gouvernement contre les Canadiens LGBTQ+. Il faut savoir que le mal fait aux Canadiens LGBTQ+ allait au-delà de la perte de leur revenu, car beaucoup ont été profondément marqués psychologiquement ainsi que traumatisés.
En 2018, la réalisatrice Sarah Fodey a fait un documentaire intitulé « The Fruit Machine », dans lequel elle s’entretient avec des personnes âgées LGBTQ+ victimes de discrimination au sein de la fonction publique canadienne en raison de leur sexualité.
Comment les Forces armées sont-elles présentées à l’école? Vous a-t-on parlé de la Purge gaie dans vos cours de sciences humaines? Quelles sont les autres histoires absentes des cours et du programme de sciences humaines?
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